les histoires étranges de Wim Delvoye
L’exposition de Wim Delvoye, trop sagement nommée Dessins & Maquettes, nous raconte, comme Walt Disney dont il imite la signature, des h...
https://lolagassin.blogspot.com/2010/04/les-histoires-etranges-de-wim-delvoye_12.html
L’exposition de Wim Delvoye, trop sagement nommée Dessins & Maquettes, nous raconte, comme Walt Disney dont il imite la signature, des histoires où entrent en scène, non pas trois petits, mais huit gros cochons, une Blanche-Neige, érotomane néanmoins, et des châteaux transformés en cathédrales gothiques… Ajoutez à cela des crucifix Jésus twisted et vous aurez, il faut en convenir, l’œuvre excentrique (c'est-à-dire déplacée de son centre) d’un artiste qui ne cesse de nous surprendre !
Explorons les espaces consacrés aux trois thématiques : les cochons tatoués, les maquettes gothiques et les torsions elliptiques du Christ en croix. Dans chacune, des dessins réalisés aux crayons de couleur annoncent la matérialisation d’une idée.
Les premiers montrent un échantillonnage de tatouages où les images les plus triviales se mêlent aux signes religieux qu’on retrouve sur les cochons naturalisés. Au mur, de petits dessins relatent l’histoire de Blanche-Neige, de la Belle et la Bête… d’une manière très peu innocente !
Viennent ensuite les cathédrales fantasmatiques, toutes en pointes et en aiguilles, issues de dessins que Delvoye conçoit à l’ordinateur et qu’on perçoit, une fois réalisés en maquettes, comme monumentales et en même temps, dérisoires, petits bibelots kitch d’un magasin de souvenirs…
Dernier thème et non des moindres pour les susceptibilités bien pensantes déjà ébranlées par ses cochons empaillés, mais qui n’ont pas demandé à l’être, affirment leurs défenseurs, celui des Christ vrillés ! Delvoye considère ce symbole religieux comme un « logo », une signalétique qu’on peut retravailler. Associés les uns aux autres, les crucifix forment une chaîne (on pense à la couronne d’épines, au chapelet…) qui s’articule en boucle, dessinant dans l’espace ce nœud de Moebius, figure de l’infini, qui interroge les esprits, même les plus matérialistes…
Wim Delvoye, est un artiste international qui reste cependant ancré dans une tradition flamande ; il se passionne pour la science, la spéculation (son projet Cloaca est coté en bourse) mais reconnaît et applique le savoir-faire des artisans dans ses réalisations ; il est irrespectueux, ambigu, excentrique et son art, comme le dit Hélène Depotte, sa préfacière : « C’est un art d’équilibriste, une parabole de la démesure et de la maîtrise technique et de sa nécessaire chute. »
HJG
Jusqu’au 23 mai 2010
MAMAC, Nice
Paru dans COTE Magazine, N° 182, mars 2010
Explorons les espaces consacrés aux trois thématiques : les cochons tatoués, les maquettes gothiques et les torsions elliptiques du Christ en croix. Dans chacune, des dessins réalisés aux crayons de couleur annoncent la matérialisation d’une idée.
Les premiers montrent un échantillonnage de tatouages où les images les plus triviales se mêlent aux signes religieux qu’on retrouve sur les cochons naturalisés. Au mur, de petits dessins relatent l’histoire de Blanche-Neige, de la Belle et la Bête… d’une manière très peu innocente !
Viennent ensuite les cathédrales fantasmatiques, toutes en pointes et en aiguilles, issues de dessins que Delvoye conçoit à l’ordinateur et qu’on perçoit, une fois réalisés en maquettes, comme monumentales et en même temps, dérisoires, petits bibelots kitch d’un magasin de souvenirs…
Dernier thème et non des moindres pour les susceptibilités bien pensantes déjà ébranlées par ses cochons empaillés, mais qui n’ont pas demandé à l’être, affirment leurs défenseurs, celui des Christ vrillés ! Delvoye considère ce symbole religieux comme un « logo », une signalétique qu’on peut retravailler. Associés les uns aux autres, les crucifix forment une chaîne (on pense à la couronne d’épines, au chapelet…) qui s’articule en boucle, dessinant dans l’espace ce nœud de Moebius, figure de l’infini, qui interroge les esprits, même les plus matérialistes…
Wim Delvoye, est un artiste international qui reste cependant ancré dans une tradition flamande ; il se passionne pour la science, la spéculation (son projet Cloaca est coté en bourse) mais reconnaît et applique le savoir-faire des artisans dans ses réalisations ; il est irrespectueux, ambigu, excentrique et son art, comme le dit Hélène Depotte, sa préfacière : « C’est un art d’équilibriste, une parabole de la démesure et de la maîtrise technique et de sa nécessaire chute. »
HJG
Jusqu’au 23 mai 2010
MAMAC, Nice
Paru dans COTE Magazine, N° 182, mars 2010