Portrait croisé de Gérald Panighi
C’est une évidence, j’aime les artistes de la jeune galerie Eva Vautier. Rien de surprenant à cela puisque j’ai moi-même exposé...
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C’est
une évidence, j’aime les artistes de la jeune galerie Eva Vautier. Rien
de surprenant à cela puisque j’ai moi-même exposé deux d’entre eux, Sandra
Lecoq et Gérald Panighi. C’est donc pour parler de Panighi que j’emprunte au
carton d’invitation d’Eva Vautier ce petit texte élégant et non signé, qui brosse
en quelques mots la posture de cet artiste :
« Le travail de Gérald est une association d’interdépendance
entre une image soigneusement négligée à référence forte et un texte détourné des
situations du quotidien. Le décalage entre les deux provoque le rire ou le
sourire. L’humour de Gérald est souvent abrupt, parfois noir, mettant l’accent
sur notre humanité et nos imperfections, nous renvoyant à notre propre
réflexion par le prisme de sa vision. » (…).
A cette concision je répondrai par l’entretien déjà ancien que j’ai réalisé à l’occasion de l’exposition « A l’origine, Nice… », à laquelle Gérald Panighi participait et dont j’étais commissaire pour la galerie Marlborough à Monaco.
Les petits papiers de Gérald Panighi.
Le
« Cadavre exquis », inventé par les surréalistes, se définit dans leur dictionnaire abrégé comme : « un jeu qui
consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes
sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des
collaborations précédentes. ».
Les
dessins de Gérald Panighi se réfèrent, pour moi, au même processus. Dans ce cas,
cependant, l’artiste est le seul à jouer, mais
il déclenche chez le spectateur une participation à l’histoire qui, d’une
certaine façon, devient aussi la sienne.
Gérard Panighi, jeune plasticien (car dans ce domaine, avoir trente-sept ans c’est être encore très jeune), s’exprime aujourd’hui essentiellement par le dessin. Il a pourtant commencé par être peintre, plutôt peintre abstrait : des dépôts, quelque chose de spongieux, occupaient mes toiles ou mes papiers… Insatisfait, il a envie d’aller plus loin. Il écrit alors sur ses supports des textes courts, dans l’esprit de « Remarques », un livre de la poétesse Nathalie Quintane, qui l’a beaucoup marqué. A ces textes relatant des choses du quotidien, il ajoute bientôt des images qu’il emprunte à des bandes dessinées peu connues, ainsi qu’aux planches du dictionnaire...
Gérard Panighi, jeune plasticien (car dans ce domaine, avoir trente-sept ans c’est être encore très jeune), s’exprime aujourd’hui essentiellement par le dessin. Il a pourtant commencé par être peintre, plutôt peintre abstrait : des dépôts, quelque chose de spongieux, occupaient mes toiles ou mes papiers… Insatisfait, il a envie d’aller plus loin. Il écrit alors sur ses supports des textes courts, dans l’esprit de « Remarques », un livre de la poétesse Nathalie Quintane, qui l’a beaucoup marqué. A ces textes relatant des choses du quotidien, il ajoute bientôt des images qu’il emprunte à des bandes dessinées peu connues, ainsi qu’aux planches du dictionnaire...
Je suis peut-être seul
mais j’ai passé une bonne soirée, 2011 105X75cm, huile de lin et crayon sur papier |
Ce ready-made lui apporte le décalage qu’il recherche entre texte et image. Ses supports sont
d’abord de papiers usagés, tachés d’huile, de peinture, de pastel, qu’il
récupère dans les ateliers des Beaux-Arts ; ensuite il les achète. Il les choisit
alors un peu absorbants pour y déposer les marques, les taches d’huile de lin
qui recréent ce que le hasard lui avait offert à ses débuts. Il admet sa
fascination pour la peinture de Cy Twombly, faite de traces, de griffures, de
petits chocs sur la toile. Il aime ce commentaire de Cy : « Chaque trait
est habité par sa propre histoire, il ne l’explique pas, il est l’événement de
sa propre matérialisation. ».
Les
premiers textes de Panighi parlent du quotidien. Plus tard, il s’agira du
rapport social, des relations amoureuses, des ruptures… Plutôt que de noter sur
un calepin, Panighi fait semblant d’envoyer un texto et mémorise ainsi des
instants de vie des autres qui l’intéressent, voire le dérangent, le
perturbent. Le dessin est ajouté ensuite, décalqué.
De
ce mélange, peinture, texte, image, naît une œuvre surprenante, poétique,
drôle. Chaque pièce raconte, en raccourci, une histoire, un fait divers et
l’étrangeté naît aussi bien du texte lui-même que de son décalage par rapport à
l’image.
Pour
Panighi : C’est ce qui déroute. Le
rapport texte/image n’a effectivement pas de sens, mais je ne les écarte jamais
tout à fait. Je les place de manière à ce qu’il y ait une légère logique sinon
ce serait trop confus, trop intellectuel.
Et, citant Jean Dubuffet, il ajoute :
« L’art doit toujours faire un peu rire et un peu peur… ».
Hélène
Jourdan-Gassin
« Ils
ont tous été réincarnés »
Gérald Panighi et Philippe Jusforgues, artiste invité
A partir du 19 novembre 2013
Gérald Panighi et Philippe Jusforgues, artiste invité
A partir du 19 novembre 2013
Galerie Eva Vautier
2, rue Vernier
2, rue Vernier
06000 Nice