« ArtLovers » Un été culturel sur la Côte (suite).
« ArtLovers » Un été culturel sur la Côte (suite). Jeff Koons, Hanging Heart J’ai choisi de donner à cette suite azur...
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« ArtLovers »
Un été culturel sur
la Côte (suite).
J’ai
choisi de donner à cette suite azuréenne le titre de l’exposition de l’été du
Forum Grimaldi à Monaco car ce lieu offre, à nouveau, une prestation d’un haut
niveau pour la mise en espace d’une quarantaine d’icônes contemporaines de la
collection Pinault, dont le fil rouge, selon Martin Bethenod, commissaire de
l’exposition, est l’intertextualité, l’art « au second degré »…
Dans
«Histoires d’art dans la collection
Pinault, sous-titre d’ArtLovers », Martin Bethenod dit (je le
cite) : « De la citation à l’allusion, de la référence à la parodie,
de l’hommage à la critique, du détournement au
remploi, de la transposition au remake, l’exposition « ArtLovers »
propose de découvrir l’extraordinaire dynamique d’inspiration, de
transformation, de production de formes et d’idées issue de la
diversité des relations des œuvres entre elles. Une dynamique positive, à l’opposé
de toute révérence et de toute nostalgie. »
Tout
cela est très beau, très savant, mais quand on est un « regardeur »
(comme disent aujourd’hui artistes et institutionnels), ne va-t-on pas dans une
exposition pour voir avant tout des œuvres ? Elles sont là, certes : sculptures,
vidéos, dessins d’artistes de générations (des années 60 à aujourd’hui) et
d’origines géographiques différentes (Europe, Amérique, Asie, Moyen-Orient),
mais plus qu’à la démonstration réussie du commissaire, c’est sur certaines
d’entre elles que j’aimerais m’attarder…
La
réussite de l’entreprise, si elle tient à la notoriété des artistes choisis (Adel
Abdessemed, Maurizio Cattelan, Jake & Dinos Chapman, Chen Zhen, Marlene
Dumas, Urs Fischer, Dan Flavin, Paul Fryer, Cyprien Gaillard, Douglas Gordon,
Subodh Gupta, David Hammons, Damien Hirst, Jeff Koons, Bertrand Lavier, Louise
A. Lawler, Sherrie Levine, Paul McCarthy, Jonathan Monk, Takashi Murakami,
Giulio Paolini, Richard Prince, Rob Pruitt, Charles Ray, Rudolf Stingel, Sturtevant,Hiroshi
Sugimoto, Javier Téllez, Piotr Uklanski, Rachel Whiteread, Yan Pei-Ming, Zen
Fanzhi, Zhang Huan), est aussi le résultat d’une scénographie irréprochable.
Forum Grimaldi, vue d'ensemble de la première salle |
Le
choc ne mollit pas dès la première salle de l’exposition, devant All, neuf gisants en marbre blanc de
Carrare de Maurizio Cattelan, une œuvre magnifique qui justifierait à elle
seule le déplacement… Le clin d’œil vers
l’académisme des Académies et des écoles des Beaux-Arts se poursuit avec United (Giambologna) d’Urs Fischer, une
réplique grandeur nature du Rapt des
Sabines, réalisé en cire, œuvre éphémère qui se consume doucement durant
toute l’exposition…Toute proche, et bien plus modeste en taille, siège la
sculpture en marbre très kitch Bourgeois
Buste – Jeff and Ivona, illustration de ce couple mythique que formait
Koons avec la Cicciolina…
Dans
le deuxième espace, 727-727 (The
Emergence of God at the Reversal of Fate), la gigantesque œuvre de Takashi
Murakami nous apprend, si nous ne le savions pas déjà, à quel point il admire
les estampes japonaises du temps d’Hiroshige et d’Hokusai.
Louise A. Lawler Marie+ 90 (ensemble) |
Pour
la vidéo, Thomas Gordon séduit toujours avec son extrait du Taxi Driver de Scorsese vu et revu
(l’extrait comme le film). Et enfin (et au final) comment ne pas se faire
piéger par Strurtevant et son Felix
Gonzalez-Torres America Ameria, oubliant malgré les mises en garde du
commissaire, qu’il s’agit ici, plus que d’une appropriation, d’un remake…
Avec
ce « second degré » à tout-va, on frise le pédantisme, mais soit on
se prête au jeu si en on connaît les codes, soit on se laisse séduire par la
beauté de certaines œuvres et alors nous voilà, nous aussi, des ArtLovers !
Jusqu’au
7 septembre 2014
Forum
Grimaldi –Monaco
Mike
Bouchet et Paul MacCarthy sur le pont !
Avec
« Double Deck » à la galerie Marlborough, on bascule dans un
tout autre état d’esprit. Plus question de second degré, d’allusion fine,
d’hommage respectueux… et si parodie il y a, c’est celle d’une culture populaire
avec sa pub, ses Liam Neesom, Sylvester Stallone, ses huiles à bronzer Bilboa dont les lettres, dans le
désordre, évoquent le Guggenheim de Bilbao….
Mike
Bouchet et Paul MacCarthy, pieds nickelés de l’art contemporain pataugent dans
la provocation en tout genre et jouent avec les images comme avec les mots avec
leur Double Deck, une référence à
tout ce qu’on veut : aux grosses unités arrimées au quai Antoine Ier de
Monaco, à la conception d’expositions à plusieurs niveaux, à l’architecture
même la galerie Marlborough, etc.
Vue d'envemble |
Un
foutoir, c’est sûr, plein de vie et d’humour, provocateur à souhait mais
duquel, fait surprenant, finit par se dégager une certaine beauté !
Jusqu’au
10 septembre 2014
Galerie
Marlborough-Monaco
L'intelligence de votre analyse nuancée attendrit mon aversion pour cette forme d'"art" dit contemporain où l'"œuvre" ne l'est qu'in situ et où les commissaires d'exposition déploient tous leurs artifices.
non, je n'ai pas aimé cette exposition, ni son parti-pris, ni le choix de la plupart des œuvres !
RépondreSupprimerrien à voir avec la qualité de l'expo XXL
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