FIAC & Co
Sean Landers, Marroons Bells 2015, Capitain Petzel Trois ans sans FIAC*, quatre ans sans Miami Beach, cinq ans sans Bâle… Peut-on v...
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Sean Landers, Marroons Bells 2015, Capitain Petzel |
Trois ans sans FIAC*, quatre ans sans Miami
Beach, cinq ans sans Bâle… Peut-on vivre sans les Foires ? Oui, très bien,
simplement la remise en route est un peu difficile !
Pourquoi une aussi longue absence alors que
je n’ai quitté ni l’art ni les artistes ?
Par une sorte de ras-le-bol de ce monde
trépidant des marchés où la hauteur des prix vous donne le vertige, où les
galeries changent peu, mais les artistes beaucoup, où les petits deviennent
grands ou alors disparaissent, où enfin, vous vous sentez étranger à cette
foule qui regarde sans voir, qui achète sans compter, qui croit sans réfléchir,
qui convoite sans aimer…
Pourquoi y aller, me direz-vous alors ?
Parce que c’est une bonne prise de température et que si le malade a la fièvre,
c’est tout de même intéressant de la diagnostiquer !
Après huit jours à Paris pendant la FIAC,
est-on plus connaisseur en art ? Non ; plus informé ? Oui, un
peu ; plus riche ? Oui, si on est déjà riche ; plus heureux ? Oui
parfois, quand une œuvre que vous avez achetée vous donne du plaisir, vous fait
réfléchir, vous fait rêver… Alors plutôt que d’analyser le courants, les
modes, les valeurs qui montent, le nouveau
comme dirait Ben, je vous propose une petite promenade dans les allées
d’Officielle et de la FIAC où j’ai pris parfois beaucoup de plaisir à voir des
œuvres, des artistes (peu) et des gens… car les foires, c’est aussi voir des
gens, parler d’art avec eux, avec les galeristes ou d’argent (c’est selon),
rencontrer des copains ou des célébrités à la mémoire desquels on a parfois la
coquetterie de se rappeler, des moments riches finalement en expériences
humaines, allez, disons le, de bons moments !
Prenons le parcours par le commencement
c’est-à-dire l’inauguration d’Officielle
dont Jennifer Flay sa directrice, dit « En lançant Officielle, la FIAC apporte une réponse sur mesure aux changements
territoriaux et démographiques de l’univers des galeries d’art : une
plateforme d’expositions conçue pour une nouvelle génération. (…)». En effet
pour cette deuxième session (je n’ai pas vu la première) ce que j’ai découvert
de nouveau c’est avant tout les galeries… Sur les soixante-neuf participants,
je n’en connaissais qu’une dizaine (mais je vous l’ai dit, je ne suis pas une
référence).
Mardi 20 octobre. J’ai beaucoup aimé Officielle cette petite (par la taille)
foire. Je m’y suis rendue à peine descendue de l’avion, avec une curiosité
toute neuve (voir plus haut, ma désertion des foires) d’abord pour le bâtiment
qui l’abrite cette élégante Cité de la mode et du design, en bordure de Seine,
dans le XIIIème, mais surtout pour son contenu, mis intelligemment en espace de
façon à ce que la lecture des œuvres soit claire, facile, attrayante…
Comment procéder pour commencer la
visite ? Pourquoi pas par des galeries que je connais ? Chez Bernard
Ceysson, Saint-Étienne : tiens des Louis Cane, ai-je dit à mon
compagnon
de parcours… Et ça se vend bien, m’a répondu l’assistant qui venait d’en décrocher
un ! Chez Kromus+Zink, Berlin, la joie de voir un brillant oneman show de
Grégory Forstner (lire son portrait dans mon blog) ; un solo show aussi des
bronzes de Michel de Broin Chez Eva Meyer, Paris ; une belle toile de
Damien Deroubaix chez Nosbaum Reding, Luxembourg ; une œuvre d’Amélie Bertrand
chez Semiose, Paris. Une surprise, retrouver Houg que j’avais connu à Lyon,
installé maintenant à Paris et une découverte, Selma Feriani de Sidi Bou Said,
qui marque cette première présence tunisienne d’un beau stand avec une
installation de Maha Malluh. Dernier plaisir, celui de découvrir les bois de Fabrice Samyn chez Meessen de
Clercq, Bruxelles.
Fabrice Samyn Untitled, from the series Unfirable fire Meessen de Clercq |
Passons aux coups de cœur maintenant…
Caroline McCarthy, Picnic Green on Red, Dublin |
Lu Pingyuan, On Kawara. Today Series" Madein Gallery, Shanghai |
Huang Yong Ping, L'Arc de Saint-Gilles, 2015
Bois exotique, fer, fibre de verre,
poils de chien, feuille d'or
© ADAGP Huang Yong Ping
Photo Julie Joubert
Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
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J’ai choisi de faire le parcours des galeries du rez-de-chaussée du Grand Palais, stand par
stand. Une belle FIAC vraiment
! Était-elle ainsi les précédentes années ou bien s’est-elle améliorée ?
Michel Blazy
Peinture cellulaire
rechargeable, 2015
verre,
eau, colorants alimentaires,
sel, vinaigre blanc, plâtre, métal
121 x 81,8 cm
Courtesy
de l’artiste et de Art: Concept, Paris
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comment ne pas tomber sous le charme de ce grand cerf de Sean Landers (image en début d'article), peint au poil près, sur fond d’impression écossaise, Petzel Gallery, Berlin ? Décoratif me direz-vous, mais j’achète, ou plutôt j’aurais aimé acheter ! Continuer ensuite à déambuler pour s’arrêter sur le stand de Nicolai Wallner, Copenhague, pour admirer une sculpture de Jose Dávila. Être surprise de découvrir les bâtons de André Cadere chez Hervé Bize, Nancy, ces Barres de bois rond, introuvables, donc in-achetables, témoignage de l’insertion de cet artiste dans l’histoire de l’art par sa la stratégie du déplacement … Des animaux encore, Ceux de Huang Yong Pin, tronçonnés, enrichis d’inclusions de feuilles d’or chez Kamel Mennour, Paris ; les singes de N.S. Harsha chez Victoria Miro. Chez Mehdi Chouakri, des toiles de maître cette fois, mais aux visages oblitérés de peinture blanche, farce conceptuelle de l’Allemand Hans-Peter Feldmann…
Farah Atassi
Still Life in Red Interior, 2015
Huile et
glycéro sur toile
185 x 140 cm
© Farah
Atassi
Courtesy
Galerie Xippas
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Pae White
Clarificxation, 2015
cotton, polyester and Trevira, 275 ×
275 cm
courtesy: Pae White Studio, Los
Angeles,
kaufmann repetto, Milan / New
York
photocredit: Andrea Rossetti
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Si
je ne me suis que brièvement arrêtée dans les secteurs les secteurs Est, Ouest,
Lafayette du Grand Palais, c’est que je ne suis pas toujours en adéquation avec
ce que les responsables artistiques de notre pays appellent les artistes émergents car, loin de mettre en doute la valeur de leurs recherches, je pense
qu’ils oublient trop souvent le dialogue qui devrait s’instaurer entre eux et
les collectionneurs dans un lieu comme la FIAC. Cette volonté d’une
programmation prospective comme unique critère de choix pour les artistes des
galeries retenues, répond davantage à des expositions pour Centres d’art qu’à
celles d'un marché qu’est la FIAC. De cet erreur de cible, découle, me
semble-t-il et c’est regrettable, une plus grande attirance des acheteurs pour
des artistes exposés par des galeries d’autres pays.
Samedi 24, la remise du Prix Marcel
Duchamp 2015
Melik Ohanian, vue de l'exposition |
Melik Ohanian (lauréat du Prix Marcel Duchamp 2015), Gilles Fuchs (Président de l'ADIAF), Photo Cédrick Eymenier |
*FIAC (Foire Internationale d'Art Contemporain )
Note : La FIAC ne m'ayant communiqué aucune photographie ni information malgré mes demandes répétées, je remercie vivement les galeries d'avoir aimablement répondu à mes messages en m'envoyant les images requises