Ultra Violet, une star malgré tout !
La célèbre langue, 1967(Lee Kraft) Il y a longtemps que j’avais envie de donner un éclairage différent sur la personnalité d’Isabell...
https://lolagassin.blogspot.com/2014/06/ultra-violet-une-star-malgre-tout.html
La célèbre langue, 1967(Lee Kraft) |
Il
y a longtemps que j’avais envie de donner un éclairage différent sur la
personnalité d’Isabelle Collin Dufresne surnommée Ultra Violet par elle-même, si je me
souviens bien, et non par Andy Warhol comme le veut la légende et ce qu’elle
laissa croire…
Tout d’abord,
je copie ces quelques mots que j’ai écrits à chaud sur facebook, à l’annonce de son décès :
« Ultra
Violet n'est plus, c'est bien triste...
Elle m'avait invitée à passer une dizaine de jours chez elle, il y a deux ans,
à New York, dans son appartement dont les 400 mètres de terrasse surplombaient
le musée Guggenheim... Nous avions fait des dîners d'artistes français. Elle aimait que je fasse
la cuisine... Elle se nourrissait si bizarrement mal !Au Consulat de France, New York |
Pendant que je me dorais au soleil sur sa merveilleuse terrasse, elle partait
tous les matins prendre son métro avec son petit sac à dos, pour aller
travailler dans son atelier !
Un
sacré personnage, la "Méga Mauve" (comme disait Aurélie, dans
les bureaux d'Art Jonction), dont je ne suis pas près d’oublier l'humour, ni la générosité... »
Compte
tenu des liens dont je fais état dans ce petit texte, j’ai envie d’en dire un
peu plus sur cette femme qui a souvent
donné d’elle l’image d’une « exhibitionniste cherchant par tous les moyens à faire parler
d’elle » (sic).
Je
l’ai connue, je crois, en 1990 quand elle est venue en France pour la signature de son livre « Famous
for 15 minutes ». Les médias TV, presse écrite etc. s’étaient déchaînés et elle
avait tout naturellement contacté Art Jonction pour une dédicace…
Elle m’appelait quand elle arrivait à Nice, m’invitait dans ce
magnifique appartement de la rue Clément-Roassal, à des déjeuners de famille toujours surprenants car il était
difficile de savoir qui était qui, à l’exception de son père, grand bourgeois à
la fière allure, qui siégeait en patriarche pour ensuite s’éclipser afin de
suivre les derniers cours de la Bourse…
Elle
m’avait dédicacé son livre, bien sûr, et avec
Robert Huang Haï, nous lui avions organisé une petite exposition au Forum,
promenade des Anglais à Nice…
J’avais
de ses nouvelles, ponctuellement, par les uns et les autres,
jusqu’à ce que j’aille vivre à New York.
Nous
fûmes plusieurs fois invités avec mon ami marchand d’art, qui espérait bien lui acheter ses « Fleurs » de Warhol, cette immense toile
libre, suspendue du plafond jusqu’au sol, dans son extraordinaire appartement
de la 86ème Rue ! Elle ne voulait pas s’en
séparer, mais les mauvaises langues de New York
disaient qu’elle l’avait vendue depuis longtemps et
que celle accrochée au mur était une copie !
Ultra et Andy |
Ce
n’est qu’il y a deux ans que nos rapports se sont resserrés. Ultra Violet souhaitait que je sois son agent pour l’Europe, et moi je ne
me sentais pas de tenir ce rôle…
Elle
m’avait invitée à passer dix jours chez elle et m’avait fait rencontrer
des gens importants, qui croyaient en elle et voulaient la sponsoriser… Nous avions
alors postulé à Art Paris et avons
été refusés. Pourtant ses Selfies étaient dans l’air du temps et j’ai vu de bien plus
mauvaises choses à Art Paris depuis…
dans l’atelier d'Ultra Violet |
Mais
mon envie de parler d’Ultra (je l’ai toujours appelée comme ça) ne vient
pas de son côté paillettes, celui-là, tout le
monde le connaît, mais plutôt de la femme
intelligente et profonde que j’ai côtoyée durant ce séjour new-yorkais (j’avais
moi-même quitté la ville un an avant).
Bien sûr,
elle était mormone et quand elle me parlait de son église, elle s’égarait, ne lui trouvant
que des qualités, mais n’était-ce pas son dernier refuge, elle était si seule…
Pourquoi
alors cette tendresse tardive pour cette femme qui en avait peu pour les
autres ? Eh bien parce qu’elle avait une curiosité de la vie et une
volonté de la dominer jusqu’au bout qui
m’ont fascinée et m’ont beaucoup appris sur les rapports aux autres et au monde
qui, avec l’âge, peuvent et même doivent
être vécus la tête haute et sans concessions.