« Autour du legs Berggreen »

Jean-Charles Blais, El tiger de papel, 1982

L'événement du MAMAC en ce début d’année 2014, c’est incontestablement le legs Berggreen ! Cette collection construite sur le tard par Henrik Berggreen, un Scandinave venu s’installer dans le Var à l’âge de soixante-huit ans, regroupe 70 œuvres provenant d’artistes français défendus par la galerie Catherine Issert, de Saint-Paul-de-Vence.

De ce citoyen danois on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il commence à collectionner dans son propre pays quelques pièces de Jan Voss, Jean Messagier, Bernard Rancillac. Ces artistes, un Allemand, deux Français, présents dans le legs, lui ont été vendus par des galeries danoises ce qui illustre ce que nous savions déjà : nul n’est prophète en son pays (le catalogue de l’exposition nous apprend qu’un prochain legs, celui de Brigitte et Pieter Kan, amis du donateur, en offrant au musée des artistes danois, palliera cette lacune).

Pascal Pinaud Sans titre, 2006 

A l'opposé, la galerie Catherine Issert a initié Henrik Berggreen à un art français des cinquante dernières années, avec un choix d’artistes reconnus : Jean-Michel Alberola, John Armleder (certes plus suisse que français), Ben, Jean-Charles Blais, Noël Dolla, François Morellet, Bernard Pagès, Claude Viallat, mais aussi avec de plus jeunes éléments, comme Pascal Pinaud et Xavier Theunis (voir ma future rubrique Expositions).

 Cet ensemble, allant de la figuration à l’abstraction, en passant par le détournement et l’art de citation, tous deux chers à l’époque actuelle, donne un intéressant panorama de la scène française et vient compléter avec brio les collections du MAMAC, construites, pour la plupart dans cette optique.

Vue de l’exposition au Mamac,
Nice, 2014 - © ADAGP

C’est ce que souligne l’accrochage de Gilbert Perlein, qui mêle les pièces du legs Berggreen aux collections du musée, enrichies parfois d’œuvres récentes mises à disposition par les artistes. Les trois salles du premier étage du MAMAC se prêtent à cette lecture très diversifiée.

Chacun aura certainement ses coups de cœur et ses rejets, mais il est incontestable que ce don vient enrichir le patrimoine niçois d’œuvres qui dans leur ensemble, sont de très bonne qualité.

Exposition de fin janvier au 1er juin 2014

Musée d’Art  Moderne et Contemporain, Nice  

Photos : Muriel Anssens, Claude Germain, François Fernandez - Archives Fondation Maeght.