Eternelle Jean Seberg, réalisation Anne Andreu.
Arte nous a offert un bouleversant documentaire sur Jean Seberg, après « A bout de souffle », film culte certes, mais qui souffre aujourd...
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Arte nous a offert un bouleversant documentaire sur Jean Seberg, après « A bout de souffle », film culte certes, mais qui souffre aujourd’hui de cette sacralisation.
Elle
est adorable, la petite Jean avec son pantalon court, ses ballerines, son
tee-shirt New York Herald Tribune ;
une vraie icône de la mode avec plus de cinquante ans d’avance ! Et
surtout, tellement belle avec ses cheveux courts qui dessinent un visage d’une
fraîcheur et d’une grâce absolues…
De
cette jeune fille, libérée, la France n’avait gardé que l’image d’une gamine,
prélude à 68, qui déambule sur les Champs-Élysées et couche où et quand elle
veut, sans se poser plus de questions que : est-ce que j’aime ou pas ; est-ce
que je suis triste ou non… alors que Jean Seberg, dans son Iowa
natal, adhère depuis ses quatorze ans à la NAACP (National Association for
Advancement of Colored People). Loin d’être seulement la jolie égérie des idées
nouvelles de la France, elle est déjà une femme engagée, engagement qui
conduira le FBI, en la personne d‘Edgar Hoover (un des trois hommes qui feront
son malheur, dit la sœur de Jean) à la mettre sur écoutes et à la faire
surveiller dans le cadre de l’opération CHAOS.
Jean
Seberg est déjà mariée à François Moreuil quand elle tourne « A bout de souffle »
et l’année de la sortie du film (1960), elle rencontre l’écrivain et diplomate
Romain Gary, qu’elle épouse en 1962. Loin d’être porté à son crédit, ce mariage
l’étiquette comme une jolie actrice un peu légère, à la recherche de la
notoriété que peut lui apporter une union avec un intellectuel ! Mais que
savions-nous à l’époque de Hoover et du FBI ?
Elle fut pourtant parmi les
premières actrices à mettre en danger sa carrière en s’engageant pour faire
entendre la voix des Noirs américains opprimés.
La
vie de Jean ne fut qu’engagements, engagement auprès d’écrivains (Romain Gary
mais aussi Carlos Fuentes à qui elle inspira « Diane ou la chasseresse
solitaire », d’acteurs comme Clint Eastwood (touchant dans l’interview où
il avoue avec douceur qu’au fond, il l’a aimée) ; de réalisateurs comme
Dennis Berry dont le plus grand regret est, dit-il, que Jean n’ait pas écrit le
livre qu’elle portait en elle. En effet, il y a dans ce document, des fragments
d’entretiens avec l’actrice, où elle s’exprime avec intelligence et profondeur
dans un français impeccable, tout juste teinté d’une délicieuse pointe d’accent.
On se dit alors qu’aujourd’hui où tant de comédiennes plus ou moins débutantes ont
l’opportunité de tourner leur propre film : il est bien dommage que Jean n’ait pas eu celle de mettre en scène le
sien.
Ce
que nous montre Anne Andreu, c’est l’énorme distance entre l’image qui nous a
été donnée d’une petite Américaine révélée par Godard et la réalité de cette
femme d’une beauté bouleversante, habitée par le sentiment profond de
l’injustice du monde, qui a mené sa vie et l’a nourrie de rencontres
remarquables, mais d’autres aussi qui, malheureusement, l’ont détruite.
A
voir ou revoir encore quelques jours sur France tvpluzz...
Une
envie aussi, en ce qui me concerne, de voir « Lilith » (1964), réalisé
par Robert Ronsen, dont la critique dira en parlant de Jean Seberg « Elle ne
joue pas Lilith, elle est Lilith ».
Depuis quelques années, je suis moi aussi tombé sous le charme de cette actrice, et ce en fait depuis que j'ai internet - j'ai découvert cette actrice, mal connue, et je partage tout à fait votre article; il correspond parfaitement à ce que je pense d'elle - son visage est unique et a quelque chose de fascinant, je ne me lasse jamais de regarder des photos d'elle - il est le reflet de sa vie, sa jeunesse, ses engagements, son courage, son talent et de son intelligence - Il ne faut pas oublier Jean Seberg -
RépondreSupprimerj'espère qu'un j