Mauro Benetti
« Une certaine inquiétude " Bien qu’il ne soit pas nécessaire pour une galerie de justifier ses choix artistiques, j’aimerais cepen...
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« Une certaine inquiétude"
Bien qu’il ne soit pas nécessaire pour une galerie de justifier ses choix artistiques, j’aimerais cependant expliquer comment j’ai connu le travail de Mauro Benetti et pourquoi, bien des années après, j’ai choisi de le faire redécouvrir à Nice.
Yvette Bernizan, qui fut longtemps la collaboratrice de la galerie Persano, a continué à suivre le parcours de certains artistes de cette galerie turinoise. Elle m’a permis de reprendre contact avec Mauro Benetti dont j’avais admiré le travail lors de sa présentation sur la foire Art Jonction International.
Soutenu aujourd’hui par la galerie Vaccarino Arte avec laquelle j’organise cette exposition, Benetti n’est pas un inconnu pour le milieu artistique français. Exposé au Carré Musée Bonnat à Bayonne en 1992, puis au Centre d’Art Contemporain de Mont Marsan en 1996, il participa avec la galerie Giorgio Persano à Art Jonction à Nice en 1999.
Partant en peinture d’un « dripping », un enchevêtrement de goutes qu’il laisse couler les unes après les autres, il s’exprime aussi dans ce medium par une superposition des lignes qui créent une sorte de résille, un canevas d’une peinture dense et coloré. Diverses investigations jalonnent successivement son parcours : déchirures, signes, peintures voilées par un verre blanchi… un chemin intérieur qui le conduit vers cette interrogation récurrente : quelle réalité se cache derrière la réalité ? N’y a-t-il pas derrière ces trames, ces résilles, autre chose ? A l’aide de l’ordinateur Mauro Benetti explore alors sa propre peinture, agrandissant à l’extrême l’intersection des gouttes qui laisse apparaitre une image (porte, fenêtre…) d’une autre réalité non visible à l’œil nu. Montées sur plexiglas, ce sont ces pièces que je remarquai à Nice en 1999.
Après un long silence (de ceux dont les artistes se nourrissent pour ressurgir tel le phœnix), le travail Mauro Benetti est de nouveau mis en lumière par diverses expositions en Italie. Claudio Bottello Contemporary l’expose en 2009 et 2010 à Turin. Il remporte le Prix National de Peinture Romano Reviglio. Il est sur les cimaises de la galerie Zabert à Turin puis sur celles de Vaccarino Arte à San Mauro Torinese. En 2011, le Palais Salmatoris à Cherasco met à sa disposition la beauté de ses salles historiques pour un parcours que la critique Marisa Vescovo décrit comme ce qu’on pourrait appeler une « intrigue narrative » ou encore, une re-figuration de l’expérience de l’artiste.
Sans avoir l’ampleur de la présentation au Salmatoris, l’exposition que nous montrons à Nice regroupe des peintures, des sculptures et une installation qui ,comme le dit l’artiste, s’appliquent à déceler le mystère que représente la vie dont nous ne percevons que la surface, « la croute » et dont, bien souvent, le sens profond nous échappe.
HJG