Edito d'août
Vous parler encore de Corse et de vacances friserait la provocation et pourtant, au retour de cette île que je connais si bien, mais do...
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Vous
parler encore de Corse et de vacances friserait la provocation et pourtant, au
retour de cette île que je connais si bien, mais dont la beauté me coupe chaque
fois le souffle, je ne voyais pas d’autre sujet à aborder jusqu’à ce samedi soir
où j’ai allumé ma télévision après deux mois et 23 heures de nettoyage par
l’abstinence, pour découvrir la nouvelle mouture d’On n’est pas couché !
Après
un début gravement loupé par ce qu’on appelle un humoriste, c’est-à-dire
quelqu’un qui ne fait rire personne, j’ai assisté, bouche bée, à ce qui fut le
plus beau moment d’analyse littéraire par Yann Moix, ce nouveau venu tant
attendu du talk-show de Laurent Ruquier, car il nous débarrasse de
l’inénarrable Aymeric Caron !
Je
n’avais de Moix que des souvenirs d’interventions littéraires et télévisuelles
assez tonitruantes, bien que jamais dépourvues de panache et surtout de
connaissances, car je n’ai lu aucun de ses livres (lacune que je vais combler), et
mon attente était vierge de tout a priori, sauf celui évoqué plus haut… Eh bien
chapeau ! Il a fait une entrée remarquable et redoutée - surtout par lui, si
j’en juge par la tension qui se lisait sur son visage, mais aussi par ses
protagonistes qui, pour certains, n’en menaient pas large !
Quel
plateau ! Michel Houellebecq, Christine Angot, François Berléand et Muriel
Robin… Ajoutez à cela Emmanuel Moire, chanteur, et Jul, auteur d’un nouvel
épisode de Silex in the City, une BD
marrante ; comme du Stéphane de Groodt en moins génial, mais illustré !
A
part une escarmouche en début d’émission pour une histoire de « t »
dont Emmanuel Moire a fait les frais, et que Moix a semblé regretter
(More/Moix, on a évité le calembour, donc je vous l’épargnerai), aucune hargne
chez ce nouveau chroniqueur, mais au contraire une dissection littéraire d’une
rare finesse sur un plateau télé ! Il est vrai que Yann Moix, écrivain, prix
Goncourt et prix Renaudot, sait de quoi il parle, ça change ! Pédant, trop
de citations, disent les internautes qui lui prédisent déjà une fin prochaine… Eh
oui, la culture ça en dérange certains, mais pour d’autres c’est un vrai moment
de fraîcheur… Il faut dire aussi que lorsqu’on est critique, on n’a pas
toujours deux des meilleurs écrivains du moment comme interlocuteurs. Son
exercice aussi bien avec Houellebecq qu’avec Angot était d’une profondeur et
d’une sensibilité rares et j’ai cru voir (mais je verse peut-être dans la
sensiblerie) chez les deux, non pas une larme, mais une certaine humidité de
l’œil à l’écoute de son analyse.
Un
regret cependant, ce jeu des chaises musicales, qui vit disparaître Christine
Angot quand apparut Michel Houellebecq, la première ne voulant pas rencontrer
le second, une résurgence chez l’auteure d’Un
amour impossible de l’intransigeance qu’on lui connaissait et qui a semblé,
un moment pourtant, être gommée par le succès !