Edito de mai

En ce mois de mai à l’actualité chargée en fêtes, naissances, baptêmes, célébrations, expositions, festivals… je me dis que Guy Debord, dans son essai politique «La société du spectacle », n’avait pas tort lorsqu’il affirmait qu’il ne fallait pas chercher à démontrer ni même à convaincre, mais à montrer…

Montrons tout, et de tout, sans hiérarchie, des catastrophes, des actualités effroyables, des morts, des naissances, de la politique, de la peinture, des films, des seins (qu’on ne saurait voir), des petites culottes… Dieu reconnaîtra les siens ou plutôt, les dieux reconnaîtront les leurs et tant pis pour ceux qui ne sont pas dans le bon camp !

Puisque montrer était la consigne du mois, j’y ai souscrit en reprenant mon bâton ou plutôt ma casquette de galeriste, pour offrir à Marcel Bataillard, un artiste dont j’apprécie depuis longtemps le travail, une exposition regroupant deux séries récentes, « Au passage » et « Je suis une légende » qui, toutes deux, ont été appréciées.

Au sommet de l’art de montrer (je vous épargne cet horrible mot de monstration, cher au monde éclairé de l’art contemporain), l’association BOTOX(S) a offert à Nice, pour clore le mois, un parcours très large d’accrochages, performances, concerts, vidéos… dans 47 endroits réunis sous le label « Les visiteurs du soir ».

Pour en en avoir fait partie, en tant que lieu d’accueil mais aussi comme visiteuse, je peux affirmer que cette opération de communication a eu un large succès et conforté l’idée qu’à Nice : Il se passe toujours quelque chose.

S’il me fallait faire un choix en tant que public, bien que je ne me sois pas rendue dans tous les espaces, mon coup de cœur irait à «Cendrillon passe au rouge », l’exposition de l’artiste Anne Gérard dans le restaurant « Bel œil », situé dans ce quartier du port de Nice, devenu l’endroit où il faut être !