Daphné Corregan – Overlaps –

Daphné Corregan, Painted faces

J'ai pour habitude de vous parler d’expositions que vous avez ensuite la possibilité d’aller voir tranquillement. Ce que j’en dis n’est là que pour vous inciter à une visite et non comme un guide de lecture.

Cette fois, hélas, l’exposition de Daphné Corregan au musée Jean Cocteau de Menton sera terminée quand vous lirez ces lignes, mais vous aurez toujours tout loisir d’aller voir ses sculptures à la Galerie Sandrine Mons, à Nice ou à Cannes.

Daphné est céramiste, enfin sculpteur qui s’exprime par la céramique (ne me demandez pas d’écrire sculptrice !). Pour comprendre ma réticence à catégoriser un artiste en fonction du matériau qu’il emploie je ne pourrai (toute modestie mise à part) que vous inciter à lire mon compte rendu de l’exposition de la Villa Arson Bricologie, qui aborde justement ce questionnement entre penser et faire et le rôle respectif que chacun occupe dans la démarche artistique.

Daphné Corregan, Clouds,

L’exposition de Daphné Corregan, artiste américaine installée dans le sud de la France depuis 1971, est une sorte de minirétrospective de ses recherches sur le volume, la couleur la technique… mais aussi une sorte de melting pot où interagissent ses racines nord-américaines, sa formation artistique française et les cultures qu’elle découvre lors de ses nombreux voyages en Asie et en Afrique.

Chariot avec petites pièces

Dans ce musée Jean Cocteau que je découvre pour la première fois, sorte de grand poulpe blanc coiffant de larges volumes ouverts sur la mer, les sculptures de Daphné Corregan sont à leur aise et la scénographie qu’elle a choisie établit un dialogue entre les formes blanches abstraites et la série de Paint faces, ces grandes têtes qu’animent la couleur, et parfois un décor. Aux murs, ce sont souvent des pièces plus anciennes qui retracent la démarche de Daphné, ses recherches, mais surtout ses découvertes.

Que ce soient les longs socles pour les petites sculptures, les élégants et hauts tréteaux de bois clair qui supportent les Têtes, ou encore ce chariot et sa série de petites pièces d’un magnifique ocre rouge, tout est ici pensé pour donner au visiteur l’impression qu’il pénètre dans l’atelier de l’artiste et en découvre les secrets.

Mais chez Daphné Corregan, le bonheur de créer va de pair avec le désir d’enseigner* et, présente lors de cette visite organisée par Sandrine Mons* pour ses collectionneurs, elle a tenu à nous faire connaître les techniques et les différentes étapes du travail de la terre et à nous initier, grâce à une petite brochure, au vocabulaire qui les définit.

Photos François Fernandez

  
*Depuis 1989, Daphne Corregan enseigne le design d’objet et de céramique à l’École Supérieure d’Arts Plastiques de Monaco.

*Galerie Sandrine Mons

Loft

23, 25, 27, rue de la Buffa - Nice.

3, rue du Canada - Cannes