les Wrappings de Laurence Jenkell
Les Wrapping de Laurence Jenkell « She’s so sweet » est une exclamation qui vient à l’esprit au premier contact avec Laurence JenKell ! ...
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Les Wrapping de Laurence Jenkell
« She’s so sweet » est une exclamation qui vient à l’esprit au premier contact avec Laurence JenKell ! Pas seulement parce que l’artiste a fait de la représentation du bonbon le thème unique de sa recherche artistique, une évidence lorsqu’on entre dans son gigantesque atelier investi par des bonbons de toutes tailles, couleurs et matières, mais parce qu’il émane de sa personnalité une certaine douceur qui rappelle à son interlocuteur un plaisir proche de celui qu’on ressent, enfant, à savourer une sucrerie.
On ne doit pas cependant s’arrêter à cette impression, car il a fallu à Laurence Jenkell beaucoup de force et de détermination pour obtenir, de la matière comme de ceux qui l’aident à la travailler, qu’ils se plient à son imaginaire pour faire naître ces incroyables bonbons.
Pourquoi des bonbons ? Laurence Jenkell attribue cette inspiration à une frustration dans son enfance. Pour pallier le manque de douceurs, elle fabriqua des papillotes puis, artiste autodidacte mais sûre de sa voie, elle mélangea sur la toile les sucreries à ses couleurs, les fit fondre dans son four, les inséra dans des boîtes en plexiglas… une cuisine qui aboutit à la création de sculptures au thème unique mais aux déclinaisons infinies.
Dans son atelier/laboratoire de 800 m², dans la zone industrielle de Vallauris, Jenkell emploie une vingtaine de personnes. Elle a équipé son espace d’un grand four pour traiter les plaques d’Altuglas de 3x2 mètres, d’un autre plus petit pour les pièces plus modestes et d’une fonderie pour les bonbons en bronze ou en aluminium. Teinté dans la masse, l’Altuglas, une fois chauffé devient suffisamment malléable pour permettre à l’artiste de lui appliquer cette torsion qui donnera à la matière sa forme de papillote, qu’elle nomme à juste titre Wrapping puisqu’il s’agit davantage d’un emballage, d’un contenant, que de son contenu, le bonbon. Les drapés, les finitions seront ensuite réalisés au chalumeau, ce qui fait de chaque œuvre une pièce unique.
Pour les Wrapping en polyester comme ceux présentés à l’exposition Colors of Monaco organisée par Opera Gallery cet été, Jenkell a fabriqué des moules lui permettant de réaliser des séries de huit pièces plus quatre épreuves d’artiste.
Par l’intermédiaire d’Opera Gallery, Laurence Jenkell est présente à Paris, Genève, Hong-Kong, Dubaï, Monaco. En novembre elle exposera à Séoul et à Paris, en décembre à Londres.
Hélène Jourdan-Gassin
Paru dans COTE, N° 187, sptembre 2010