Édito de septembre

Elle est terriblement dure cette remise en route que j’appelle la rentrée, en référence à celle des classes, qui était pour moi un moment douloureux, car vécu dans mon enfance comme une privation de liberté, un retour à des règles strictes après celles si élastiques de mon éducation familiale, malgré un contexte bourgeois affirmé, mais mâtiné de sang venu d’ailleurs, que ce soient les immenses étendues de terres vierges d’Argentine et d’Uruguay, racines de ma grand-mère, ou bien cette île mystérieuse soumise à toutes les tempêtes, que me contait ma mère, souvenir de son adolescence au Japon…

Sang venu d’ailleurs, voilà une transition toute trouvée pour commenter les peurs que ce mot suscite pour ceux qui en redoutent la présence chez eux, par ignorance et par peur, ou alors qui en font leur fonds de commerce, employant à tort le terme de race, un vocable pourtant si gravement synonyme, pour la plupart, d’épurations faites en son nom.

Permettez-moi alors, en amoureuse du dictionnaire, de citer la définition du mot race dans le Petit Larousse illustré, 2013 : « 1 subdivision d’une espèce animale : Races canines. 2 Catégorie de classement de l’espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, scientifiquement aberrante, dont l’emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. »

Je cède, en surcroit, au plaisir de vous citer l’exemple au sens figuré, cité par le Larousse : « Ensemble de personnes présentant des caractères communs : Elle est de la race des grincheux » .Voilà pour ceux qui emploient le mot race indûment !

Maintenant une petite démonstration personnelle à l’usage des Nuls…

Vous avez beau adorer votre chatte et votre chien qui sont heureux ensemble (pas toujours), ils ne vous feront jamais de petits et ça vous désole... Eh oui, comme le dit le Larousse, ils sont de races différentes et vous n’aurez jamais de chiens-chats ou chats-chiens… Pourtant, l’homme, cet indécrottable manipulateur, a quand même réussi à croiser des espèces : un âne avec une jument pour donner un mulet ou une mule ; un cheval avec une ânesse, pour produire un bardot ! Mais la nature étant têtue, ces animaux, les pauvres, hybrides statistiquement stériles, ne pourront jamais connaître les joies de la famille !

Alors que, excusez-moi pour ce parallèle un peu primesautier, si votre fille, blanche, fait l’amour avec un Asiatique (jaune) ou un Africain, un Antillais, un Afro-Américain (noirs), elle vous donnera, si la nature fait bien les choses, la joie (ou pas) d’enrichir la famille d’un bébé et ce, sans aucune manipulation génétique !

Vous voyez bien que nous, les humains, nous faisons tous partie de la même race !

Difficile après cette brillante démonstration d’embrayer sur les sujets très sérieux que je m’apprêtais à aborder… Ce sera pour le prochain édito ! En attendant, passez un bel automne !